Ah que bouh les petits loups !
Yay c'est l'heure de la gazette mensuelle, la team RKS va encore faire des siennes. On profite de l'arrivée du thème d'été pour jouer les quatre cents coups, au programme : de l'inattendu, des révélations, du rêve. Ah ah, je vous vois sourire et si je vous disais qu'en fait ce n'est peut-être rien de tout cela. Han la tête que vous faites est juste épique, bon j'arrête avant de recevoir des menaces. Allez, bonne lecture !
- Shouxx.
Les commandements de Jupiter
On attaque fort avec l'actualité Grand Fantasia, qui sera vite résumée puisque juin fut principalement marqué par le GFWT ! Et ouais encore, décidément on en mange à toutes les sauces... Sauf que cette fois c'est fini, l'annonce des gagnants a été faite le 28 juin et c'est « Egoist » l'équipe espagnole qui remporte le tournoi de cette année. À noter quand même que le bon « Cassoulets » français (non, ce n'est pas un mauvais jeu de mot de ma part, mais bel et bien le nom de notre équipe) termine troisième de la compétition. GG à eux !
700+ c'est le nombre de spectateurs attendu par Aeria Games lors de la diffusion de la demi-finale et de la finale du GFWT. Et vous l'avez fait ! De ce fait, Ag nous récompense d'un boost d'XP 200% qui sera actif à partir du vendredi 1er juillet 12H jusqu'au dimanche 3 juillet 22H. C'est fou ce qu'il faut faire pour un simple boost... On peut dire que vous avez la foi ! Bon c'est promis j'arrête de critiquer, faut dire quand même qu'ils tendent facilement le bâton pour se faire battre. Autres moments forts du mois de juin, deux alchimies très spéciales : celle de Bonny et celle des GS. À part ça pas grand-chose, on verra bien le mois prochain.
Du côté du forum, c'est très calme. Vraiment très très calme, on a jamais vu ça ! Il vous arrive quoi les guildoux, à peine trois connexions simultanées par jour... Tout ça me rend un peu triste. :'(
- Shouxx.
Au coeur de l'Agora
Ce soir rien ne va plus dans l'Agora; comme d'ordinaire le soleil s'est couché, le public a pris place. Pourtant pas un bruit, juste le silence, mais alors que se passe-t-il ? Ce soir pas d'invité spécial, l'assemblée semble un peu perplexe devant l'estrade vide. Puis la journaliste fit son entrée sous le regard dubitatif de la foule, elle s'assit calmement sur la banquette, puis commença :
Shouxx : Bonsoir chers invités. Vous devez surement vous posez quelques questions, n'est-ce pas ? Eh bien non, je ne fais pas grève ! Au contraire, ce soir mon invité mystère n'est autre que vous. Oui, oui, vous et j'invite d'ailleurs Kioki et Reiji à me rejoindre. Ensemble, nous allons lever le voile sur cet énigmatique public que vous êtes. Ce soir la parole est à vous.
La belle Knaki fit alors son entrée au bras du ténébreux Reiji avant de rejoindre la journaliste pour commencer au mieux cette belle soirée.
(pour faire simple et rendre la gazette un peu plus participative, nous vous poserons quelques questions et si vous le souhaitez, vous pourrez y répondre ou en débattre à la fin de la gazette.)
• Que pensez-vous du GFWT ? Vous avez suivi ?
○ Si vous deviez changer une chose dans Grand Fantasia, ce serait ?
• Qu'est-ce qui selon vous pourrait redynamiser notre forum, le rendre plus attractif ?
○ Comment vous sentez-vous au sein de la guilde ? Est-ce que ça pourrait-être mieux ?
• Votre chanson du moment c'est ?
○ Des questions à poser au staff de la gazette ? des suggestions ?
- Shouxx.
Les Histoires de Bacchus
Les Vacances, ah les vacances… Après avoir farmé comme un malade toute l’année pour ramasser quelques pièces d’or aussitôt dépensées, des compos aussitôt disparues suite à l’échec de fabrication d’une arme, après avoir chassé les innombrables gélapins que Babama fréquente en secret, après avoir accompli des missions sans aucun intérêt, Kaslow autorise enfin les Messagers des Sprites à se reposer. Enfin… Ça ne se prête qu’à ceux qui le souhaitent, car oui ! Les messagers que nous sommes ne sont pas las de leur travail. Certains ne prennent jamais de pauses. Ce sont les addicts du boulot. Il y a ceux qui ont compris que leur talent en tant que Messager des Sprites ne paierait pas aussi bien que les offres des PNJ et qui se sont ralliés à eux le temps estimé de deux mois. Et enfin, les autres, ceux qui n’ont feint de travailler que pour ce moment extraordinaire de l’année ! Chaque année, les joies de l’été euphorisent nos messagers ! Fêtes avec elixirs, jeunes messagères en maillot de bain, jeunes messagers dans leur slip nounours, des événements aquatiques, des concours, des activités et rencontres sportives, de quoi bien les occuper et amuser. Oui, c’est ce qu’on pourrait se dire… Les autres années.L’année 2016 marqua un tournant dans la légende des vacances d’été. Le rituel terraien fut bouleversé. Laissez-moi, chers messagers, vous compter ces quelques mois qui changeront la guilde à jamais.
Lorsque le sage Babama ramassa les dernières copies, toute la guilde sauta de joie ! L’été, les vacances et la plage s’offrait à eux ! Enfin pas vraiment… Quelques membres n’arrivaient pas à se maintenir au-dessus de la barre des cent pièces d’or plus d’une journée et se trouvaient forcés d’utiliser ce moment de répit pour se remplir les poches. Qui ? Eh bien, parmi eux, nous pourrions citer Rezeo, envoyé de force chez le marchand ambulant de la Forteresse de la mer du sud par exaspération de ses amis, ou encore Fu qui, rendu fou par le Labyrinthe oublié, avait dû prendre une pause productive chez Fermen, le propriétaire de bazar du port de pêche Tataya. Mais ce ne sont que quelques membres parmi d’autres. On le sait tous, les Terra ne sont pas nets et cachent bien des choses. C’est ainsi que la guilde commença à se vider de ses membres, comme chaque année. Certains étaient partis dans les riches hôtels de l’île d’Angoya pour profiter du soleil, d’autres à la Baie Ballerine pour se rafraîchir. D’autres encore s’étaient envolés pour servir de larbin aux PNJ, ou encore s’étaient enfermés dans leur chambre en broyant du noir (il faut dire que tous les messagers pauvres ne trouvaient pas du travail auprès des PNJ et étaient voués à mourir dans la pauvreté). Une dizaine de membres resta dans la base de guilde. Tandis que d’un côté on oubliait le terme de « vacances », chez d’autres on s’apitoyait sur son sort en se demandant comment occuper tout ce temps libre.
Zerg faisait partie de cette dernière catégorie. Shouxx s’était plusieurs fois demandée ce qu’il faisait à ramper au sol, nu, telle une limace. Elle avait d’abord pensé à une crise de folie (qui n’était pas rare en cette période) avant de comprendre qu’il cherchait juste à se débarrasser de son ennui.
Un court laps de temps s’imposa après cette illumination, jusqu’à ce que le véritable Zerg, le kage, sans bave et avec quelques muscles, ne fasse son apparition. Il n’avait pas eu le génie de s’habiller mais la nouvelle qu’il s’apprêtait à lui annoncer illuminait ses deux yeux jusque là ternes.
- J’ai une MÉGA IDÉE ! s’écria-t-il avec une virilité inexistante. Une super MÉGA IDÉE !
Shouxx l’écouta attentivement. Les périodes de vide dans la tête de cette brute ne semblaient pas néfastes. Bien au contraire, elles étaient intéressantes.
- On va partir en vacances ! hurla-t-il en montant dans les aigus. Prendre l’air, le soleil, les crabes, les poissons, les… Bref, on part en vacances ! Tous les quatre !
- Tous les quatre ? répéta Shouxx qui ne comprenait pas où il voulait en venir.
- Toi, Kalèn, Eleawin et bien sûr le merveilleux Zerg !
Avant même que qu’elle ait pu refuser, Zerg entraînaît déjà Shouxx par le bras. Il s’empara d’une laisse qu’il accrocha autour du cou de Kalèn, qui avait à peine eu le temps de cligner des yeux, et posa brutalement Eleawin sur son épaule pour se précipiter dans le téléporteur. Un flash lumineux leur suffit avant de se retrouver à l’Île du Sud.
Eleawin oublia son rôle d’archange et frappa violemment Zerg jusqu’à ce qu’il la laisse tomber. Puis elle explosa, s’en suivit une petite explication du destructeur qui ne prit qu’un peu plus de coups. Mais bon, puisqu’ils étaient sur place, autant en profiter. Eleawin avait de toute façon prévu d’aller à la plage pendant ses vacances.
Son regard s’illumina alors d’une étincelle sans nulle pareille. Devant ses yeux marchait tranquillement un petit rédempteur, son short de toile marron et son t-shirt blanc plein de poussière : Kioki.
- Kiokiiiiiiiiiiiii ! s’écria l’archange avant de disparaître derrière la concernée qui s’était enfuie en courant.
Kalèn, jusque là passif, découvrit avec un malin plaisir que deux de ses victimes préférées étaient dans les parages : Rezeo, son client bancaire numéro un, et Reiji, le deuxième. Il se précipita vers ce dernier en lui demandant toutes les dix secondes ce qu’il faisait.
Zerg et Shouxx se regardèrent. S’ils avaient été réticents au premier abord, les deux membres de la guilde l’étaient désormais beaucoup moins.
- Et tu fais quooooiiii ? demanda Kalèn pour la énième fois.
- Je ramène le poisson de Ferlo pour le marchand de la forteresse du sud, répéta pour la énième fois Rezeo qui commençait à en avoir plus que marre de l’archange.
Il commençait à atteindre sa limite. Ses enfantillages l’agaçaient au plus haut point, si bien qu’il regrettait d’être trop dépendant de cet homme.
Lorsqu’il répéta à nouveau sa question, Rezeo craqua. Il balança le poisson frais dans la tête de Kalèn qui s’écroula sur le choc. Ça faisait un bien fou ! Enfin, seulement un court moment. Car le regard noir de l’homme se posta au-dessus même de sa tête, lui faisant déjà regretter son geste.
Rezeo s’agenouilla immédiatement en priant son banquier de le pardonner. Avec un sourire faux, ce dernier l’aida à se relever avant de le saisir brusquement par le col de son t-shirt. Puis il le lâcha en souriant bêtement et lui posa une nouvelle fois sa question fétiche. Seulement, ça ne pouvait plus durer.
- J’ai une idée ! lança Rezeo qui connaissait bien son banquier. On va faire un truc, disons un affrontement. Si je gagne, toi, enfin vous plutôt, vous retournez à la base et vous nous foutez la paix. Si tu gagnes, je… je ferai tout ce que tu veux…
- Tout ? Répéta l’archange d’un ton étrangement sadique.
Rezeo déglutit.
- Serait-ce un défi ? Ajouta l’homme.
Rezeo ne répondit que par son silence, ce qui fit rugir le rire machiavélique de son banquier. Puis, d’un ton plus calme, il répondit à sa propre question :
- Défi accepté.
A suivre ...
- Kioki.
Les Chroniques de Vesta
Le mois dernier on a parlé de Life Is Strange, jeu où les choix du joueur influent sur le cours de la partie. Et bien là, on reste dans le même registre. Undertale nous met face à face avec nous-mêmes, dans une histoire où l’on incarne un enfant, tombé dans « l’Under Ground ». Lieu où se trouvent les montres, bannis jadis par les humains, vivant à la surface. Le héros va alors devoir essayer par tous les moyens de rentrer chez lui, et c’est cela, « par tous les moyens » qui fait la force du jeu.
Une fois échoué sur un tapis de bouton d’or (des fleurs 8D) plusieurs choix de route, 3 pour être précis, s’offrent à vous de façon plus ou moins implicite. Vous pouvez donc avancer dans ce monde peuplé de monstres, soit en jouant « normalement », soit en tuant tout ennemi et boss se mettant sur votre chemin, soit en ne faisant aucune victime.
Le Scénario, bien qu’en apparence très classique, le titre nous offre au fur et à mesure des routes une histoire plutôt bien foutue pour un jeu indépendant, et aussi court. Car oui, le jeu est rapidement faisable à 100%, il faut environ compter 3h à 4h pour la route Neutre, 1heure (+10h pour les deux boss, héhé…) pour la Génocide et environ 6h pour la Pacifiste.
Et pourtant… les personnages sont pour la plupart très bien développés. Et pour deux raisons majeures, tout d’abord leur nombre : on sent que TobbyFox n’a pas voulu faire dans l’expansif, ainsi même s’ils sont peu nombreux, chacun est bien mis en valeur durant l’histoire. De plus, le fait que l’on puisse voir l’histoire sous trois angles différents nous permet de mettre tout autant les personnages en volume.
- Voici quelques covers ayant pour thèmes des personnages et surtout leurs affrontements:
Concernant les graphismes… aie, c’est là que ça se gâte. Il faut savoir que le jeu est fait en 8bits, soit du niveau graphique d’une gameboy. Mais pour être franc, une fois l’étonnement passé, l’adaptation se fait relativement vite, et le plaisir est au rendez-vous.
Pour la bande son, je vous laisse seuls juges… : » Clic moi «
Un défaut souvent soulevé par les Haters d'Undertale, est le fait qu'il soit intégralement en anglais. Je vous rassure quand même, je suis loin d'être bilingue, et margé une petite fenêtre Google Traduction (qui aura au final peu servi), le jeu reste un réel plaisir.
En ce qui concerne la jouabilité et la difficulté, et bien en plus du fait que le jeu répond très bien aux commandes et n'a pas de gros problèmes de Hit-Box, chacun y trouvera son compte en matière de difficulté. Les joueurs occasionnels verront de la difficulté là où des personnes aguerries avanceront sans mal. En revanche la route génocide présentera quelques surprises, même aux meilleurs. (J’ai bien dit plus haut, 10h de plus pour seulement 2 boss Razz)
Pour finir, je vais vous parler d’un petit point technique, à savoir le quatrième mur. En théâtre ou au cinéma, cela correspond au mur invisible séparant les acteurs et les spectateurs. Ici le quatrième mur est brisé, et le joueur sera soit jugé, soit récompensé pour ses choix durant la partie.
- Reiji.
- Les jumelles sacrificielles, Chapitre 5 :
- Je n'avais eu d'autre choix d'accepter. Entre la peur et la sécurité, j'avais opté pour la sécurité. Nennvial avait beau être une cinglée poussée, il n'en était pas moins qu'elle restait ma seule arme pour protéger les enfants. De plus, ses pensées m'apprirent agréablement qu'elle n'avait pas la moindre intention de nous faire du mal et plutôt de nous défendre, contrairement à son homme de main sanguinaire. A chaque fois que j'avais le malheur de poser les yeux sur lui, j'étais totalement tétanisée par ce que je ne connaissais pas encore et que ses mémoires me dévoilaient, comme par exemple le fait qu'il venge amèrement les femmes victimes d'infidélité et leur fasse sauvagement l'amour sur les entrailles éparpillées de leur mari, ou alors le fait qu'il arrive à manger la chair humaine d'une conquête très fraîchement assassinée ou bien encore le fait que voir Feän et Idril fasse remonter en lui des désirs profonds de torture physique et le désir de se baigner dans leur sang et leurs organes. Je pensais maintenant que Nennvial était une femme adorable voyez-vous.
Feän et moi fûmes chargés de pousser un lourd chariot sur lequel étaient déposés divers sacs d'objets en tout genre et d'épices propres à Chiswe. En échange, nous étions bien payés. La princesse de Yaime avait prévenu ma sœur qu'elle m'employait désormais et était partie sans dire un mot de plus. Nous nous retrouvâmes alors sur les chemins en pente liant Chiswe à Taurë. Maudit relief, ce chariot pesait plus d'une tonne.
Idril, quant à elle, présentait les alentours et tout ce que je lui en avais dit, ce qui fit beaucoup rire la princesse qui, je l'avais agréablement découvert, détestait le faux visage des habitants de notre royaume et appréciait fortement l'avis personnel, si l'on pouvait dire, de l'orpheline. Cette gamine était intelligente, elle évitait tout le sale boulot.
- J'en ai marre de pousser, grogna Feän qui m'aidait.
- Tu préfères qu'on retourne là-bas? lui demandai-je alors en pensant que je ne connaissais pas leur avis sur le sujet.
- Jamais de la vie, t'es beaucoup mieux comme ça. Donc moi aussi.
Il restait discret quand même, c'était amusant. Oui, l'avantage de se démener physiquement à pousser quelque chose de trop lourd pour moi m'empêchait d'avoir à me faire passer pour ma peste de sœur et donc préserver mon corps de... Tout sauf Nennvial. Je n'y avais pas pensé.
Je frissonnai en écartant cette horrible vision de ma tête et poussai encore plus fort sur l'objet. Je me demandais bien pourquoi cette princesse ne voyageait pas en carrosse royal comme tout le monde.
Lorsque le soleil commença à se coucher, nous passions dans un village désert et enfumé. Le foin était éparpillé, les murs effondrés, les toits troués, les cadavres ensanglantés ou brûlés, seuls quelques animaux errants trouvaient encore leur bonheur parmi les restes de viande des habitants. Les pillards avaient complètement ravagé le village, il ne restait plus rien de leurs vivres ou biens.
Je me demandai alors si des enfants avaient encore été abandonnés, mais lorsque nous quittâmes le village, il ne me sembla pas que ce fut le cas.
Soudain, la femme sombre s'arrêta et son homme de main disparut. Puis il réapparut au même endroit quelques secondes plus tard, affirmant qu'il n'y avait rien à signaler. Nennvial s'assit alors dans l'herbe fraîche et nous pria de bien vouloir caler le chariot à côté d'eux. Nous passerions la nuit ici.
Feän et moi poussâmes dans un dernier effort, essoufflés, l'objet et nous écroulâmes par terre sans pouvoir bouger le petit doigt. Je regardai alors discrètement ma cicatrice. Elle ne brillait pas. Pourquoi s'était-elle mise à briller la veille alors? C'était assez étrange.
Nennvial se plaignit d'être en manque et se leva pour s'approcher de son homme de main en le tripotant. N'aimait-elle pas les femmes? En la regardant, je découvris que c'était réellement le cas, sauf qu'elle s'imaginait que ce soit une femme. Et j'eus le malheur de regarder l'homme masqué qui se rappela tout de suite ses mésaventures avec la femme qui, un peu plus jeune, se faufilait discrètement dans sa chambre, nue, et s'apprêtait à lui faire l'amour quand il la repoussait violemment. Il se trouvait, à cette époque-ci, dans une chambre très luxueuse. Un lit en baldaquin, rideau de velours pourpre, parquet sombre de bois lustré, meubles aussi précieux et finement gravés, un tapis noir au milieu. Il y avait d'ailleurs emmené de nombreuses conquêtes qu'il avait fait jouir à ce qu'elles en redemandent, encore et encore, mais qui ne semblaient pas du tout avoir peur contrairement aux femmes avec qui il l'avait fait dans les entrailles de leurs maris.
Aussi, ce fut dans cette même chambre qu'il s'amusa à dépecer des gardes traîtres et sauter sur leur tête pour qu'elles explosent sous son choc, enfoncer son pénis dans leur bouche froide et rigide, détachée de leur corps, pour y éjaculer lentement dedans. Et il ressentait aussi une certaine excitation pour les femmes vivantes, mais quelque chose de complètement différent de ses cadavres. Il s'excitait parce qu'il en avait tué plus d'une en leur faisant l'amour, et l'envie revenait à chaque fois qu'il en rencontrait une.
Je fermai les yeux, horrifiée. Il ne fallait plus que je regarde ce type au risque de finir traumatisée à vie. Le sang ne me déplaisait pas spécialement, j'avais l'habitude des cadavres, des viols et des meurtres mais les trois mélangés à l'excitation intense que j'avais vue en lui était tétanisante.
Lorsque je les rouvris, il faisait jour et Nennvial était debout à côté de son homme de main qui observait le ciel et la forêt au loin.
Il nous fallut plusieurs jours avant d'atteindre les arbres impressionnants du bois, frontière entre Chiswe et Taurë. Et pousser le chariot dans cette horreur bosselée et sinueuse n'était pas une chose facile. Feän et moi eûmes beaucoup de mal à nous sortir de cet environnement insupportablement naturel.
Alors que nous nous enfoncions un peu plus dans la forêt, l'obscurité nous guetta rapidement et nous fûmes obligés de nous arrêter. Idril parlait énormément avec la princesse, à mon grand étonnement, mais je découvris rapidement qu'elle le faisait dans l'unique but d'oublier son frère. Elle se débrouillait comme elle pouvait après tout, ce n'était pas trop mon problème si elle voulait sympathiser avec un membre de la famille royale qui l'appréciait, au contraire.
La princesse de Yaime et l'orpheline s'assirent l'une à côté de l'autre et continuèrent de discuter tandis que Feän me demandait de s'entraîner. Mais je n'étais pas trop en position de le faire. Je lui proposai donc de reculer un peu dans la nuit.
Quand nous fûmes suffisamment éloignés, il me percuta de plein fouet avec son pied. Quelque chose me disait étrangement que je ne devais peut-être pas aller si loin, mais je me concentrai très vite sur les gestes vains de Feän, commençant à les éviter un à un, lisant ses feintes et réflexes. J'étais épuisée mais il ressentait le besoin de se défouler, il fallait qu'il frappe un peu.
J'entendis soudain un craquement de branche et baissai mon attention. Le jeune garçon me mit à terre en riant nerveusement et affirmant qu'il avait réussi. Je mis aussitôt mon index sur sa bouche. Il y avait encore des craquements de branche autour de nous, je n'avais donc pas rêvé, il y avait bien quelqu'un qui nous regardait.
Feän se leva lentement et me releva du mieux qu'il put. L'obscurité brouillait complètement notre vision et les arbres touffus de la forêt n'aidaient en rien.
Il me sembla soudain apercevoir une silhouette, assez grande et boitant. Elle s'approchait de nous prudemment, quoique je n'eus pas l'impression que ce fut de la prudence mais de l'épuisement.
Deux mains m'étranglèrent alors par surprise et me soulevèrent. Je n'arrivai plus à respirer, ma mâchoire me faisait mal avec sa force et ma trachée était complètement compressée. Mes pieds ne touchaient plus le sol. Mon poids m'étranglait. Il m’était impossible de me défendre avec le peu de force que j’avais.
- Il faut mourir... réussis-je à entendre de la silhouette visiblement masculine.
Il répétait cette même phrase sans cesse, comme cet homme au champ, mon cher voisin qui n’avait plus toute sa tête.
J'entendis les gémissements de Feän et des bruits de choc. Il se battait, mais moi je ne pouvais pas. Je priai pour qu'il réussisse et, ne sentant plus l'air et mes forces me quitter, je sombrai dans le silence obscur d’une abysse profonde.
Je me réveillai en hauteur, sur une longue cape noir: l'espèce d'allumé d'homme de main de Nennvial.
Je m'agitai nerveusement et percutai le sol de plein fouet, ma joue s’éraflant douloureusement contre les pierres à terre. Je pris soin de bien garder mon chapeau de tissus troué sur moi et me relevai avec beaucoup d'efforts avant de courir vers le chariot et aider Feän à pousser. J'avais réussi à éviter de regarder sa tête, c'était parfait, oui, parfaitement parfait.
Le sol humide de la forêt nous ralentissait. Je n'arrêtais pas de glisser sur la boue et manger la terre à chaque effort. Je commençai néanmoins à distinguer en haut des arbres les cabanes des habitants. Parfaite harmonie avec la nature disaient-ils? Leurs maisons étaient construites avec du bois coupé, en cassant les branches gênantes qui pourrissaient au sol et plantant des morceaux de fer dans les troncs pour s'en faire une échelle. Mais ceci hormis, ils étaient des êtres en parfaite symbiose avec la forêt.
Nous traversâmes le chemin inexistant bordé d’hauts arbres et nous retrouvâmes dans un village où Nennvial voulait passer la nuit. Nous posâmes le chariot à côté d'un tronc et montâmes un à un dans les hauteurs. C’était plus difficile quand on pesait deux fois son poids. Mes muscles brûlaient, mon corps était plus qu’humide, mes poumons s’enflammaient à chacune de mes respirations mais je parvins à mes fins après de nombreux efforts dont je ne me pensais pas capable de fournir, aidée de Feän et Idril à l'arrivée
Nous étions debout sur une plateforme commerciale, une auberge visiblement, grande et imposante, faite de tuiles de bois et présentant tout le confort que je n'avais jamais connu à Chiswe. Je découvris également qu'un pont la liait à une autre bâtisse parfaitement identique mais où l'on taillait des morceaux de fer. Plus naturel, on faisait difficilement mieux, c’était sûr.
D'autres ponts liaient tous les bâtiments entre eux, si bien qu'un vrai réseau se développait au-dessus des têtes des voyageurs sans qu'ils ne s'en aperçoivent.
Un habitant de Taurë sortit soudain et blêmit en nous voyant. Il avait de petites bouclettes blondes, un teint rosé, de grands yeux bleus écarquillés et un sourire terrifié. A peine plus grand que moi, il croisa mon regard. Une multitude d'images fusèrent alors dans mon esprit. Meneldil, un petit bûcheron né dans une famille de bûcherons qui coupaient du bois toute la journée et participaient activement à la déforestation d'une certaine partie de Taurë. Il n'avait jamais eu de relation sexuelle, passait son temps à rougir lorsqu'il croisait une femme ce qui lui attirait les coups des autres habitants de son quartier. Il ressentait une profonde haine envers son père qui le frappait violemment lorsqu'il était enfant, passait son temps à observer discrètement sa voisine et se masturber lorsqu'il la voyait, par sa fenêtre, coucher avec ses deux frères. Un vrai petit puceau en chaleur.
Je fermai vivement les yeux et priai pour ne plus rien percevoir de son excitation intérieure durant ses expériences nocturnes à espionner la femme qui habitait à côté de chez lui. Pourquoi me mettais-je de plus en plus à ressentir ce qu'ils ressentaient? C'était si frustrant!
Nennvial entra dans l'auberge et le silence tomba d'un seul coup. Elle commanda un repas pour tout le monde et s'assit à une table en observant autour d'elle les hommes devenir pâles. Je tentai néanmoins de ne regarder personne. A chaque fois que je m’y tentais, une vision de la vie privée de l’individu me venait à l’esprit, et parfois il était préférable de ne rien savoir sur ces personnes-là.
J'eus tout de même le malheur de croiser le regard de l'homme qui nous servit, un homme d'âge moyen passionné par l'escalade dans les arbres, qui passait son temps à se faire tripoter par les nobles venues dans l'auberge et les laissait faire par ordre de son patron qui lui avoua ne jamais connaître autant de fréquentation que depuis qu'il les satisfaisait.
Il n'était pas marié, un peu trop jeune surement, et n'aimait aucune femme en particulier. Il n'avait pas non plus d'enfants mais les adorait éperdument. Il s'excitait lorsque la femme de son patron abusait de lui ou lorsqu'il était nu dans les hauteurs des arbres. Lui, c'était clairement un habitant de Taurë.
Je fermai vivement les yeux en m'empêchant de regarder qui que ce soit d'autre. Si bientôt il fallait que je les bande, ça n'allait pas être pratique du tout.
Je fixai alors nerveusement la table et engloutit mon assiette rapidement, un mélange chaud d'épices exquises, de viande et de feuilles parfumées. Depuis quand n'avais-je pas mangé quelque chose d'aussi bon? C'en devenait presque jouissif.
Lorsque nous terminâmes, moi la première, notre assiette, Nennvial demanda au patron s'il lui restait quelques chambres. Deux. Ce serait largement suffisant. Elle ne se leva pourtant pas et parut, d'après le mouvement de ses mains et de ses bras, regarder autour d'elle à intervalle régulier. Elle se leva alors et monta à l'étage avec Idril. Visiblement, elle s'imaginait qu'on ferait chambre par sexe des individus présents, soit d'un côté les femmes et de l'autre les hommes. Comment ça de l'autre côté les hommes? Feän et moi devrions dormir avec ce taré sanguinaire? Mais n'allait-on pas y passer durant la nuit?
Je m'empêchai de le regarder et fixais Feän, dont je connaissais la totalité de la vie et dont les images étaient beaucoup moins nombreuses. Il s'imagina lui aussi mourir durant cette nuit, je n'étais donc pas la seule.
- Tu t'appelles comment ? demanda soudain l'orphelin avec hésitation.
L'homme sembla le regarder un instant et Feän devint tout blanc.
- Daeron, soupira-t-il enfin après une tension à couper le souffle tandis que mon cœur battait à la chamade.
Le cinglé se leva et disparut de mon champ de vision. Après quelques instants, je levai la tête. Non, ce type n'étais toujours pas parti! Je vis alors immédiatement dans sa tête son désir puissant de me trancher délicatement la gorge et de violer mes artères devant l'enfant terrifié qui serait accroché à une chaise, couvert de plaies sanguinolentes. Mais il s'imagina aussi Nennvial le tripoter intensivement dans la nuit, en le réveillant, nue sur lui et nous considérant comme possible bouclier. Nous n'étions donc pas entièrement finis, mais j'avalai tout de même ma salive en laissant une goutte de sueur froide couler sur mon front encore humide de mon effort physique intense. J'étais sa première cible, celle qu'il voulait le plus tuer et faire souffrir.
Feän me regarda alors et je lui fis signe que tout allait bien, même si je ne le ressentais pas ainsi. Il se leva et sortit à l'extérieur. Je le suivis mollement quand, tout à coup, une grande femme brune aux yeux bleus sombres se planta en face de moi, provoquant des flashs insupportables. Elenna, une femme d'âge mûr mariée à un noble haut placé dans la cité des arbres hauts, sept enfants dont un étant de son époux, passait son temps dans cette auberge à boire de l'alcool et avait une très forte attirance sexuelle pour les hommes enrobés. Elle ressentait un plaisir intense lorsqu'elle voyait la graisse bouger à ses mouvements, lorsque son frère la pénétrait sauvagement en la sodomisant et lorsque ses trois aînés se la tapaient ensemble en murmurant "Oh mère" à chacun de leurs mouvements. Il fallait renommer le Royaume de Taurë le Royaume de l'inceste. Je n'avais jamais vu autant de cas de ce type même si j’étais depuis bien longtemps au courant de leurs pratiques.
Je fermai rapidement les yeux en reculant. J'étais actuellement enrobée, homme et devant elle. Alors qu'elle commençait à gémir en glissant ses doigts sur mon ventre, une pression importante pesa dans l'air. Je n'osai pas ouvrir les yeux, je ne voulais pas en voir plus. C'était déjà assez pénible de se remémorer mes propres aventures sans que celles des autres ne viennent me hanter.
Soudain, sa main monta rapidement et m'étrangla, accompagnée de l'autre. Avec une voix étrangement grave, elle me dit, comme les deux autres, qu’il fallait mourir. Encore cette phrase, pourquoi la répétaient-ils tous? Et pourquoi m'étranglaient-ils tous? C'était une tradition que j'avais oubliée ou bien?
J'ouvris les yeux. Le sang éclaboussa soudain ma chemise trouée et la pression disparut, laissant le cadavre de la femme et la fumée noire s'échapper de ses orifices et de sa plaie sanglante à la gorge. Feän passa par dessus et me demanda si j'allais bien tandis que j'acquiesçais. J'avais l'impression que plus j'avançais plus les gens mourraient autour de moi, c'était assez perturbant.
- Viens, me dit-il en prenant ma main, on va pouvoir s'entraîner sur le pont, c'est génial comme endroit. Je crois qu’il faut se préparer à toute menace avec ces gars qui nous attaquent sans arrêt.
Pour lui peut-être, moi j'étais vraiment fatiguée, lourde et encore un peu sous le choc. J'acceptai néanmoins en réaction au bonheur qu'il avait ressenti et le suivis jusqu'au milieu du pont mobile et instable, guettant les alentours pour être parfaitement sûre qu’aucun danger ne planait autour de lui.
Nos mouvements le faisaient tanguer si bien que je commençai à avoir le mal de mer alors que Fëan m'attaquait. Je me laissai battre, voyant les regards qui nous fixaient, et l'orphelin expérimenta plusieurs de ce qui paraissait être ses nouvelles techniques, anciennement développées en secret dans le champ. Il me l'avait bien caché ça.
Lorsque les étoiles apparurent et que les habitants désertèrent les lieux, je me levai dans l'obscurité pour parer la totalité des mouvements de l'enfant qui s'énerva en riant. Il ne le prenait pas mal mais semblait, d'après son esprit, vouloir se fracasser la tête contre un mur pour s'être entraîné inutilement. Malgré la fatigue, il ne me battait toujours pas.
- Tu as fait de bons progrès Feän, chuchotai-je alors. Continue.
Cela lui redonna le moral. Il s'acharna encore plus à vouloir me faire tomber, mais je parai ses coups sans presque aucune difficulté si ce n'était que je commençai réellement à avoir les paupières lourdes et les muscles trop tendus.
L'enfant arrêta en me voyant et me tira par le poignet. C'est à ce moment-ci que je me rendis compte que le pont tanguait vraiment et qu'il était plus que temps de se coucher.
Nous entrâmes alors dans l'auberge puis dans la pièce qui nous avait été réservée puis nous nous affalâmes sur le lit en soupirant. Le dénommé Daeron ne tarda pas à se présenter et s'assit lentement de l'autre côté du lit, du moins c'est ce que je ressentis puisque j'avais immédiatement fermé les yeux. Je m'allongeai correctement tandis que Feän sortait. Il rentra un peu plus tard, ayant visiblement observé les deux filles dans la chambre d'à côté, puis il s'allongea brutalement à l'opposé de moi, poussant le cinglé contre mon corps en soupirant longuement d'agacement.
Et la nuit passa lentement, sans que je ne puisse m'endormir. Je me demandais comment je pourrais arriver à atténuer ma faculté de lire dans les esprits, elle devenait trop envahissante, il fallait que je me calme. Il devait bien y avoir un autre moyen que de fermer les yeux après tout, avant je n'avais pas eu ce problème. D'ailleurs, pourquoi me mettais-je seulement maintenant à perdre le contrôle? C'était frustrant.
Derrière moi, les deux respirations s'accélérèrent et leur son s'amplifia. La porte s'entrouvrit lentement en silence, dévoilant l'ombre d'une silhouette féminine et grande que je perçus comme Nennvial, ayant pour objectif de se faufiler discrètement sur son homme de main. Mais qu'avait-elle à vouloir autant le tripoter si elle aimait les femmes? Elle était décidément vraiment étrange.
Je fis semblant de dormir et sentit la pression sur le matelas ainsi que la chaleur du corps de la princesse. Des bruits de frottement retentirent avant qu'elle ne rit doucement.
Tout à coup, le corps de l'homme sursauta et je vis l'ombre de la main féminine immobilisée par celle masculine.
- Arrête ça tout de suite, chuchota-t-il.
- Mais allez quoi ! lui susurra-t-elle. T'es déjà dur en plus, ça fait un petit moment que tu ne l'as pas fait.
- Ta gueule et casse-toi ! la chassa-t-il froidement en silence.
Elle rit à voix basse et força sur le bras masculin qui tremblait mais la retenait. Elle lui répéta plusieurs fois de se laisser faire avec cette voix excitée et terrorisante qu'elle prenait presque tout le temps tandis que Daeron l'envoyait balader sauvagement en commençant à bouger.
- Allez Dae, répéta-t-elle encore, s'il te plaît.
Les bras masculins cédèrent et la femme rit quand soudain je les revis tendus et tenant fermement celui de Nennvial.
- Allez Dae, murmura-t-elle du même ton, tu bandes comme un malade.
- Je préfère encore me taper un homme que toi, grogna-t-il en la poussant à terre.
- Le petit gros? s'étonna Nennvial en me faisant frissonner tout à coup.
Le silence tomba et la princesse se leva avant de remonter sur le lit. Feän semblait encore dormir au vu de sa respiration, comment pouvait-il le faire?
Tandis que les deux associés se débattaient derrière moi, je regardai discrètement mon poignet. La cicatrice ne s'était toujours pas allumée, c'était étrange. Peut-être que j'avais finalement rêvé de tout ce qui était arrivé, peut-être qu'à ce moment-là j'étais vraiment devenue folle. Ce n'était pas impossible, je n'avais vu ça qu'une fois. Et rien ne me disait que Feän s'en souvenait, ou encore Idril. Non, j'avais certainement dû avoir une hallucination à cause de la disparition de Vorondil. Vorondil... Ce qu'il pouvait me manquer celui-là.
- Arrête ! gémit le cinglé en poussant Nennvial, cette fois-ci, sur moi.
Elle affichait une expression amusée sur son visage et me regardait avec un de ses grands sourires à glacer le sang. Et elle était complètement nue, certainement dû au fait qu'elle pensait arriver à convaincre l'homme masqué dont elle avait un peu soulevé la cape et commencé à dénouer son pantalon.
- On l'a réveillé! s'exclama-t-elle en chuchotant. Tu veux nous rejoindre?
Je secouai activement la tête en fermant les yeux. J'avais peur de voir encore plus de choses que je ne désirais pas connaître.
Elle prit soudain ma main et la posa à plat, ou presque, sur un long objet dur et chaud. Je me dépêchai de l'enlever en pensant vraiment devoir me faire égorger dans les très certainement prochaines minutes. Mais elle n’avait pas tord, il bandait vraiment très fort.
- Comment je me démerde maintenant! se plaignit-il en semblant se relever.
- Laisse-toi faire !
- Va te faire foutre Nenn' !
- Mais je ne demande que ça Dae ! gémit-elle d'envie.
Je frissonnai une nouvelle fois en me bouchant les oreilles. Ces deux là étaient vraiment, mais alors vraiment effrayants.
Heureusement pour moi, les rayons du soleil se levèrent et Nennvial sortit en trottinant et riant de la pièce. L'homme masqué jura et se releva avant de descendre du lit. Je jetai un léger coup d'œil vers lui. Il nouait les lacés du haut de son pantalon, dévoilant une imposante bosse sur laquelle il appuyait sans arrêt en grognant. Feän, qui semblait maintenant réveillé, rit et se moqua de l'homme. Il installa le silence. Je regardai Daeron qui jetait un regard noir à l'orphelin. Et je n'aurais jamais dû le faire. Je vis soudain dans sa tête l'image de plusieurs centaines de femmes différentes lui faire sauvagement l'amour et l'excitant à un point inimaginable si bien que le ressentit dans mon propre corps et me plia en deux en fermant les yeux. Il fallait impérativement que j'arrête de le voir, c'était absolument immonde de regarder en détail ses expériences sexuelles en les ressentant.
Feän me demanda soudain comment j'allais, mais je lui répondis une nouvelle fois que je me portais bien et sortis rapidement de la pièce en me redressant et ajustant chapeau et écharpe. Je me sentais encore excitée par ses propres désirs que j'avais considéré un instant comme les miens, je devenais vraiment dangereuse pour moi-même.
Je pensai à Nennvial et me refroidis aussitôt. Au moins, j'avais un moyen imparable d'arrêter ça.
La princesse de Yaime sortit alors avec Idril et, ensemble, elles descendirent les escaliers, suivi de Feän qui passa en courant et de l'homme de main de la femme. Je les suivis rapidement, ils paraissaient pressés.
Nous traversâmes alors plusieurs ponts, plusieurs bâtisses dont, finalement, beaucoup se trouvaient avoir de la pierre, jusqu'à arriver près de cabanes perchées plus en hauteur et d'aspect totalement différent. Des murs de bois noir, diverses plumes, têtes, mains, pattes d’animaux et yeux pendant au plafond, paille recouvrant quelques bords du parquet, un vrai nid qui donnait une furieuse envie de s’en éloigner.
Je suivis le groupe qui montait, me maudissant pour être née fille et identique à une autre, et me traînai au sol pour éviter de tomber dans le vide. Lorsque je fus levée, je découvris un cabane de tuiles noires et de branches toutes aussi sombres couverte d'un toit de grandes feuilles séchées et empilées. Beaucoup d'objets étaient accrochés au plafond encore, et certains faisaient du bruit comme cet espèce de cercle où pendaient des tiges de fer qui se frappaient lorsque le vent les faisait bouger. Il y avait également des animaux empaillés, de la viande à sécher, des bols de sang dégageant une odeur très forte, des crânes posés au sol et enfin une magnifique et imposante collection d'index osseux. Les personnes qui habitaient ici n'étaient pas très bien dans leur tête, et même pas du tout. Quoique j'étais assez mal placée pour en parler.
Nous entrâmes prudemment et deux très vieilles femmes masquées de la même façon que Daeron nous accueillirent. La première était brune, de longs cheveux frisés absorbant la lumière, des poches immenses sous ses yeux bleus et des rides bien marquées. La deuxième était rousse aux iris marrons, recouvrant ses cils d'un mélange noir et épais qui accentuait son regard. Je vis immédiatement dans leurs esprits qui elles étaient. La première se surnommait, aussi loin qu'elle se souvienne, Plume Sage et avait toujours pratiqué la sorcellerie et la voyance, exécutant des sacrifices de jumeaux et d'animaux à longueur de journée. La deuxième, Vérité Envoûtée, présentait le même parcours si ce n'était qu'elle avait une très fâcheuse tendance à apprécier plus que nécessaire le corps des enfants de bas âge, ce qui la tortura toute sa vie.
Elles nous proposèrent alors en cœur de nous lire l'avenir, ce que bien évidemment Nennvial refusa.
- Nous nous intéressons simplement à vos activités commerciales de ces dernières années, précisa la princesse en allant droit au but.
- Nous ne sommes que des prophètes, répondit la brune, pas de ces commerciaux. Nous vendons nos services à qui viennent les chercher, et uniquement eux.
Le rousse s'approcha alors de moi et fixa mes yeux avant de demander une nouvelle fois si on ne voulait pas se faire lire l'avenir. Pour se débarrasser d'elle et se renseigner auprès de l'autre, du moins c'est ce que je compris en lisant ses pensées, Nennvial accepta et la vieille prophète me guida près de sa table entourée de grigris luisants en tout genre et sur laquelle reposaient des ossements animaux. Elle me demanda d'en prendre un dans ma main, ce que je fis à contrecœur en soupirant, et de le serrer fortement. Je m'exécutai en me fascinant pour les langues humaines qui flottaient dans son bocal puis je lâchai soudainement les objets. Quelque chose m'avait piqué et cela me brûlait encore, pourtant rien n'apparaissait sur ma peau.
Elle secoua alors le reste et le lâcha dessus. Comme par magie, aucun ne toucha celui que j'avais jeté et tous se positionnèrent autour.
- Je vois... hésita-t-elle alors que je m'apprêtai à rire en repensant à ces vieilles images d'enfants imitant les voyantes. Je vois un secret, un secret lourd.
Mon envie disparut instantanément et je priai pour qu'ils n'entendent pas. Ce fut heureusement le cas.
- Et quelque chose de spécial, reprit-elle, quelque chose qui a, durant quelques mois, été douloureux. Une blessure peut-être, mais une blessure sombre et étrange. Je vois... Je vois aussi quelque chose de sombre planer autour de vous, un danger vous guette mais une issue se trouve à votre portée. Le quelque chose de spécial sera un remède contre ce danger. Vous affronterai un ennemi redoutable et effrayant, tout en découvrant quelque chose de totalement extraordinaire. Vous êtes mélangé entre le mal et le bien, portant en vous la mauvaiseté et la bonté, mais quelque chose arrive à effacer votre part de noirceur, je ne parviens pas à voir ce que cela est. Un long périple vous attends et la mort risque de vous frapper à tout instant. C'est merveilleux, complètement fascinant, oui... Prenez ces cartes je vous prie.
Je pouvais presque rire, elle n'était pas commerciale disait-elle? En restant dans le vague et disant n'importe quoi pour me pousser à en savoir plus, c'est ce qu'elle faisait. Maligne la vieille peau, très maligne.
Je tirai alors deux cartes, comme elle me l'indiqua après, et les posa à plat devant elle.
- Le portail de la lumière et le mal de l'obscurité. Vous êtes partagé entre deux domaines qui s'affrontent, et vous en êtes le centre. Il se pourrait bien que vous tombiez dans une histoire qui vous dépasse complètement sans savoir pourquoi vous êtes en son cœur.
- Et quelle est cette histoire? demanda soudain Nennvial en s'approchant avec un sourire.
La vieille femme prit une sphère brillante et je retins mon rire comme je le pus. Les clichés de la voyance, c'était terrible! Une pauvre héroïne qui allait, malgré elle, entrer dans une incroyable aventure et risquer sa vie pour sauver le monde ! Je n’étais pas de ce bord là moi ! Si mon peuple mourait, il mourait et c’était tout.
- Je vois, dit-elle une nouvelle fois – comme si elle ne connaissait aucune autre expression - en agitant ses mains autour, une bulle de lumière et une disparition qui agite grandement... Le Mal. Le Mal semble vous guetter, et cela vous coûtera certainement la vie.
Si elle parlait de l'homme cinglé qui accompagnait la princesse, alors j'étais déjà parfaitement au courant, nul besoin de me bassiner avec des histoires pareilles.
Le silence tomba soudain et les os posés sur les étagères de bois de la cabane se mirent tous à trembler un à un. Je les regardai avec étonnement, cherchant à savoir comment ces femmes faisaient pour que ce tour de magie paraisse aussi réaliste, quand soudain la vieille voyante brune nous chassa en criant et nous ordonnant de ne plus jamais mettre les pieds dans leur propriété. A sa table, celle qui m'avait "prédit" mon avenir regarda autour d'elle, les yeux écarquillés. Son esprit me communiqua alors des images étrangement fanatiques et gênantes : elle ressentait la vague sombre qu'était le Mal s'énerver contre elles par l'intermédiaire des ossements. Toutes des folles ces sorcières.
- Kioki.
Le Message d'Hermès
Classement mensuel :
Prestige | Passion | Quêtes | Vaillance |
6 | 38 | 86 | 17 |
- Shouxx.
Le Temple de l'Oracle
♕ Caesar : Tenez bon !
Richesse : Quel est ce trou ? Non ce n’est pas le vôtre mais celui de votre bourse ! Non pas celle-ci, celle où vous mettez vos pièces d’or, si vous en avez… Car ce mois-ci risque d’être réticent envers la couleur dorée. Restez vigilants. Taux de connerie : Il semblerait que votre adresse soit le bon point de ce mois ! Réussite : si vous faites votre possible, vous serez en mesure d’accomplir tout ce que vous souhaitez, ou presque !
♜ Sénateurs : Les relations sauvent des vies, en particulier la vôtre !
Richesse : Serait-ce un jackpot ? Non, mais presque ! Tentez votre chance, il y a de grande possibilité pour que vous en soyez récompensé ! Taux de conneries : Peu importe ce à quoi vous pensez, faites attention. Préférez utiliser votre entourage plutôt que d’agir vous-même. Réussite : Restez prudent. Quoique vous envisagiez, il est préférable de le reporter.
♗ Centurions : 1 + 2 = ?
Richesse : Les affaires iront, votre chance un peu moins. Préférez l’aspect logique plutôt que celui superstitieux. Taux de conneries : Tout semble droit et juste, sauf votre humour qui vous vaudra plus d’un échec. Réussite : Tant que vous faites confiance en vos capacités, tout se fera comme vous le souhaitez.
♞ Décurions : Un Curly ?
Richesse : Sans fortune ni cailloux, vous filerez tel que vous le faites d’habitude, sans incidents quel qu’il soit. Votre bourse stagnera tout ce mois. Taux de conneries : Si votre maladresse vous causera parfois des frayeurs, sachez que votre entourage rattrapera vos fautes. Réussite : Malgré des hauts et des bas, tant que vous croyez en ce que vous faites, vous atteindrez les objectifs que vous vous êtres fixés.
♙ Légionnaires : Un déodorant efficace est d’utilité !
Richesse : Les pièces d’or ne s’accumuleront qu’après de lourds efforts, mais elle vous permettront de faire de bonnes affaires et de gagner en argent. Taux de conneries : Ne comptez ni sur vos talents d’orateur ni sur vos talents de guerriers. Tous deux seront catastrophiques. Réussite : La chance n’étant pas de votre côté, privilégiez la collaboration avec vos équipiers que le travail personnel, du moins si vous voulez atteindre vos objectifs.
- Kioki.
Voilà très chers lecteurs, c'est ici que s'achève ces petites news. Nous vous donnons rendez-vous le mois prochain pour encore plus d'informations exclusives (ou pas) ! En attendant, si vous souhaitez nous faire part d'annonces / faits importants concernant la guilde (petits potins, rumeurs, screen, ou drôles d'histoires); vous pouvez nous contacter par message privé. A très bientôt !
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